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A la découverte de la Basse-Californie

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Mélissa Badan

Mystérieuse Baja (ou plutôt en bon français « Basse-Californie »), voilà 3 ans que j’aspirais à découvrir cette longue péninsule, aussi étroite que méconnue, jalonnée de milliers de cactus et bordée de plages immaculées. C’est au volant de notre 4×4, face au soleil couchant en mode « road-trip » dans le plus pur cliché californien, que nous arrivons au petit matin au port de Topolobampo, non loin de La Paz, après une agréable nuit de traversée depuis le continent.

Sympathique petite ville à l’atmosphère très détendue, flanquée d’un interminable malecon (promenade de front de mer), La Paz sera notre point de chute pour les 3 prochaines nuits. Le soleil brille, la mer est d’un bleu profond et déjà l’appel du désert se fait sentir : nous partons donc de suite vers le nord-est, en direction de l’une des plages parmi les plus célèbres du Mexique : Playa Balandra. Avec une petite appréhension en tête à vrai dire, ce bijou étant réputé très touristique. Heureusement nous sommes en semaine et en fin de matinée, nous serons épargnés par la foule. Composé en réalité de 7 plages, pas toutes facilement accessibles, le lieu est tout simplement magique ! Eau transparente, sable fin et blanc, montagnes ocre en arrière-plan, la carte postale est au rendez-vous à peine débarqués en Baja ! Mon conseil : planifiez votre visite comme nous en dehors du week-end et venez en matinée. Prenez votre temps pour explorer à la nage et à pied les différentes plages, l’endroit est juste parfait pour une sortie randonnée-baignade. Ou laissez-vous tenter par une petite sortie en kayak, vous en trouverez à louer sur place.

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Pour compléter nos découvertes entre mer et désert, nous embarquons pour une sortie sur la superbe île d’Espiritu Santo, l’excursion incontournable de La Paz. Un lieu sauvage et vierge, à la beauté brute alternant falaises, montagnes colorées, plages blanches et eau turquoise. En chemin, nous nous arrêtons pour un petit snorkeling en compagnie des locataires du coin : les facétieuses otaries ! Les voici qui évoluent par dizaines en dessous de nous, tandis qu’un gros mâle nous frôle en nous lorgnant d’un drôle d’oeil – c’est que Monsieur surveille de près ses dames ! Une rencontre inoubliable, mais nous sommes un peu gênés par l’arrivée d’autres groupes de visiteurs derrière nous. Il nous faut donc continuer à nager, difficile de s’attarder trop longtemps au même endroit. Nous resterons au total 15 petites minutes dans l’eau, alors que nous aurions pu rester ici au moins une heure entière à les regarder jouer et faire leurs vrilles sous-marines. Nous ne le savons pas encore, mais cet instant d’éternité se reproduira bientôt, et cette fois seuls au monde… Nous quittons l’île dans la lumière chaude du coucher du soleil, encore émus de notre rencontre du jour.

Les deux prochains jours seront consacrés à la plongée, la mer de Cortez étant réputée comme l’une des plus riches du monde. Les rencontres varient en fonction des saisons et vont des requins-baleines aux raies-mobulas, en passant bien sûr par les majestueuses baleines, mais également dauphins, mantas, tortues voire orques. Le calendrier de la faune étant assez complexe, demandez conseil à l’équipe Tourisme Pour Tous pour tout savoir des animaux sous-marins. Côté paysages, ici peu de corail, mais une épave et quelques zones composées de canyons fascinants, le tout dans une eau déjà assez fraîche pour la plongeuse frileuse que je suis – mais dans une visibilité parfaite !

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Après ces premiers jours de « mise en bouche », nous commençons à avoir vraiment soif d’attaquer la route ! Nous quittons La Paz pour notre prochaine étape, l’un des premiers gros coups de coeur de notre périple : Rancho Cactimar. Tenu par un couple de français tombés amoureux de la Baja il y a 15 ans, ils ont construit ici de leurs mains leur propre paradis, dans un lieu sauvage à 1 heure de La Paz. Nous y accédons par une route sinueuse en sable, jalonnée de nombreux cactus-candélabres. Après avoir construit 3 maisonnettes, ils ont développé ici tout un jardin à même le sable grâce aux techniques fort intéressantes de la permaculture – le tout étudié sur YouTube avant la mise en pratique et de nombreux essais pour tirer quelque chose du désert et devenir auto-suffisant ou presque ! Ici tout est recyclé et utilisé de manière ingénieuse, l’électricité vient du soleil et l’eau est extraite du sol puis purifiée. Véritable petite ferme avec chevaux, poules, chèvres, chiens et chats, c’est une authentique expérience de vie dans un « rancho », et au-delà de la vie chez l’habitant, chez des hôtes adorables et partageant avec plaisir leur passion de la Baja. Posée face à la mer, notre palapa (une habitation ouverte avec un toit de chaume fait de feuilles de palmier séchées) rassemble tout le confort nécessaire : lit douillet, lumière électrique et ravissante terrasse avec hamac. Une douche chauffée au solaire et des toilettes sèches se trouvent à 30 secondes à pied. Difficile de croire que tout ceci est sorti de leurs mains, complètement en solo ou aidés par quelques amis ! Ambiance bohème, coucher de soleil avec les cactus qui deviennent ombres chinoises et bruit de la mer… le temps semble s’arrêter quelques instants… Avis aux amateurs souhaitant sortir des sentiers battus : ceux qui oseront seront en plus récompensés par le superbe désert environnant, à parcourir à pied ou à cheval, mais aussi par la découverte d’une vallée secrète aux couleurs spectaculaires, sorte de mini Grand Canyon caché dont seul Cactimar (et Tourisme Pour Tous) pourra vous dévoiler l’accès !

A regret car nous aurions bien prolongé ici d’une nuit supplémentaire, nous mettons le cap vers le nord et la petite ville de Loreto. La route est droite, semblant s’enfoncer à l’infini dans le désert. Etape obligatoire pour couper la route, nous profitons de notre arrêt à Loreto pour effectuer deux jolies randonnées, puis poursuivons en direction de San Ignacio. Ici, la route longe longuement la superbe Bahia Concepcion, offrant des panoramas à couper le souffle ! Arrêts-photos et émerveillement à quasiment chaque virage, nous passons en mode « mitraille !! ». Mélange à nouveau entre l’intensité du bleu marin, le sable blanc, les montagnes et cactus, nous naviguons en plein dans les clichés de la Baja.

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Après quelques heures de route, nous arrivons à San Ignacio et notre petit B&B de charme, composé de yourtes cosy avec salle de bain privée et terrasse, face un bras de la rivière, dont le bord a été transformé en plage. Tenu par un couple de Canadiens, on sent ici une attention particulière pour tous les petits détails. Véritable cocon, nous terminons la journée entre baignade et copieuses margaritas au coucher du soleil. A nouveau, nous aurions bien prolongé d’une nuit dans ce havre de paix vraiment ravissant, mais nous devons partir pour ce qui s’avèrera LE grand highlight du voyage.

En ayant creusé le sujet avec le propriétaire de Rancho Cactimar, celui-ci m’avait dit que ses deux lieux préférés en Baja étaient : Cataviña et Bahia de Los Angeles. Nous arrivons à présent au port de cette dernière, petite ville endormie face à la mer de Cortez – sans aucun intérêt, la magie se trouve plus loin au large. Nous embarquons pour un trajet en bateau de 40 min à destination de notre éco-lodge, posé dans une baie sur une très longue plage de sable blanc formant un croissant parfait, dans un décor… tout simplement idyllique ! Véritable confetis du bout du monde, nous disons au revoir à la civilisation et savourons avec délice la beauté sauvage de ce petit bijou unique en son genre. Notre chambre est une yourte très confortable, avec salle de bain privée et eau chaude à volonté, avec terrasse et hamac. Au menu : randonnée dans les montagnes situées derrière le lodge, à la découverte de paysages inoubliables – un grand moment de notre voyage, ici tout semble vierge de toute trace humaine ! Mais également une nouvelle sortie snorkeling avec les otaries, et cette fois sans âme qui vive pour « stresser » notre rencontre : nous restons dans l’eau aussi longtemps que nous voulons, le bateau s’écarte pour pêcher tranquillement notre souper : de futurs sashimis ultra frais. Nous entendons au loin le souffle des baleines et les voyons parfois sauter hors de l’eau, car le lieu (situé sur une faille profonde) est lui aussi peuplé par une foule d’animaux marins fantastiques : requins-baleines, baleines, mantes, orques, dauphins, nombreux oiseaux marins etc. Les saisons diffèrent de celles de La Paz – à nouveau demandez conseil à votre équipe Tourisme Pour Tous, car force est d’avouer que les saisons en Baja… c’est un casse-tête ! Le soir venu, nous restons bouche bée devant le spectacle des étoiles : l’un des plus beaux cieux que nous ayons vu de notre vie, la Voie Lactée semble tomber sur nous. Encore plus fort qu’en Namibie ou même à Atacama !

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Cette fois c’est simple : nous ne voulons PAS partir et réfléchissons même à un moyen de prolonger notre séjour. Hélas une tempête se profile et nous devons partir avant que la traversée en bateau ne soit coupée pendant plusieurs jours. C’est donc le retour au port de Bahia de los Angeles, et la poursuite vers le nord jusqu’au désert de Cataviña – le second lieu coup de coeur de nos amis de Rancho Cactimar et nous allons vite comprendre pourquoi. En effet, ici le désert est atypique : soudainement il est parcouru d’innombrables « boulders », gros rochers arrondis, mais aussi de cirios, une des plantes les plus étranges de la péninsule (ne vit qu’ici sauf dans une toute petite zone dans l’état du Sinaola). Poussant de manière longiligne, elle peut vivre plusieurs centaines d’années – tout comme les cactus-candélabres, qui peuvent vivre jusqu’à 400, 500 ans… voire plus, il est parfois difficile de déterminer leur âge ! Un sympathique guide local et son robuste 4×4 nous emmène dans des pistes reculées et parfois chaotiques, à la découverte de ce décor fascinant, qui change rapidement pour se transformer en un canyon spectaculaire. Au fond de celui-ci, nous apercevons une oasis verdoyante, image surréaliste dans ce décor rude et rocailleux. Une randonnée nous emmène au coeur de celle-ci, au pied de ses palmiers surdimensionnés – ici Mère Nature ne semble rien faire à moitié.

Si nous avions hésité à explorer par nous-même cette région, nous avons vite compris au regard de la piste que cela aurait été totalement illusoire et que nous serions passés à côté de la beauté unique de cette partie du désert. Mon conseil donc : prévoyez assez de temps à cette étape, Tourisme Pour Tous pourra se charger de vous pré-réserver un guide et son 4×4.

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Il est temps à présent de conclure ce voyage : nous arrivons dans les vignobles de la vallée de Guadalupe, la fierté du Mexique ! Si les vins locaux ne nous auront que moyennement séduits (quelques bonnes bouteilles mais rien d’incroyable non plus), notre bel hôtel avec piscine et beau jardin sera un excellent lieu de détente, avant d’embarquer à Tijuana pour notre vol de retour vers Mexico-City.

Ce voyage restera sans aucun doute parmi nos coups de coeur ! Mais il m’aura demandé une préparation et des recherches inhabituellement compliquées, moi qui suis pourtant une professionnelle du voyage – j’ai eu toutes les peines du monde à trouver de bonnes informations pour construire nos visites. Si nous avions fait uniquement les étapes « classiques » en restant sur la route principale, je serais sans doute restée quelque peu sur ma faim, en manque de vraies expériences sauvages et hors des sentiers battus, comme la Baja sait pourtant si bien le proposer. Nos étapes à Rancho Cactimar, Bahia de los Angles et Cataviña auront donné « ces petits plus » permettant de monter le voyage à l’échelle « inoubliable », en ne manquant aucun classique mais en découvrant aussi des lieux spectaculaires et totalement méconnus… mission accomplie pour nous donc, et de nombreux conseils glanés sur le terrain pour ceux qui seraient tentés par l’aventure « Baja » !

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Mélissa Badan

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Mélissa Badan

Voyage Mexique - Train et plongée dans les Canyons du Cuivre

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Après une courte nuit d’escale dans la capitale, il est temps de débuter ce circuit Mexique ! Nous nous envolons pour une petite ville endormie dont le nom ne manque pas de nous faire sourire : Chihuahua. Posée au milieu d’un désert aride, elle ne présente guère d’intérêt et nous mettons de suite le cap vers les hauteurs. Une route sinueuse nous mène au coeur des montagnes, jusqu’au petit village de Basasechic. Ici, très peu de touristes et un seul hôtel offrant un confort tout simple (mais avec l’essentiel : de l’eau chaude et du chauffage, le thermomètre frisant les 0° à la nuit tombée). Souvent oublié des itinéraires classiques, le lieu abrite pourtant l’une des plus belles chutes du continent, la 5e par sa hauteur imposante de 246 m. La beauté du site est renforcée par les impressionnantes falaises environnantes, tombant par endroits sur plus de 400 m, aux petits airs de Zion National Park. Nous l’admirons tout d’abord depuis un mirador offrant une vue à couper le souffle à 360°.

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