Il y a des voyages qui se tracent à l’avance, soigneusement préparés, et d’autres qui s’écrivent au gré des imprévus. Celui-ci a commencé à Douvres, en Angleterre, avec une route bien définie en tête. Mais l’entrée en Écosse, un peu au nord de Berwick-upon-Tweed, a marqué le début d’un itinéraire où chaque détour a eu son importance.
En sept nuits, les haltes ont été North Berwick et Édimbourg, avec une parenthèse estivale sur la plage urbaine de Portobello, entre sable doré et vents marins. Ce voyage aurait pu se limiter à une succession de lieux déjà repérés, mais il a rapidement pris une autre tournure : celle du lâcher-prise. Car s’il y a bien une leçon à retenir de ces kilomètres parcourus, c’est que les éléments, qu’ils soient climatiques ou imprévus du quotidien, savent toujours rappeler que l’inattendu fait aussi partie du chemin.
Après les lumières d’Édimbourg et les embruns marins de Portobello, la route a pris une tournure plus sauvage en direction des Highlands. À Kinloch Rannoch, non loin de Pitlochry, le paysage a changé du tout au tout : une vallée paisible, bordée de collines et de forêts, et l’incontournable Queen’s View, ce panorama sur un loch saisissant qui, dit-on, était l’un des préférés de la reine Victoria.
Mais dès que l’on parle des îles, le climat devient maître du jeu, imposant son rythme aux voyageurs. Aucun itinéraire, aussi bien préparé soit-il, ne résiste à la force des éléments. Les horaires de ferry deviennent des suggestions plus que des certitudes, et les plans tracés à l’avance s’effacent devant la réalité des bourrasques et des marées. Accepter cette incertitude, c’est aussi se laisser surprendre par des détours inattendus, des rencontres imprévues et des paysages que l’on n’aurait peut-être pas explorés autrement.