Cela dit, l’aventure n’a pas cessé à Tadoussac. Le matin, j’ai eu la chance de participer à la dernière excursion de l’année pour l’observation des baleines. Habituellement, les baleines fréquentent le fleuve Saint-Laurent de la mi-juin à fin octobre, mais cette année-là, elles sont restées un peu plus longtemps. J’étais prête à affronter le froid, équipée de trois couches de vêtements, et une fois à bord du zodiac, l'excitation était à son comble. Il m’a fallu un peu de temps pour m’installer dans ma combinaison épaisse. Puis, c'est un moment rare et magique qui s'est produit : des bélugas sont apparus, une espèce protégée, et il était interdit de s’approcher davantage. Mais ce n'était rien comparé à ce qui nous attendait. Après un silence suspendu, les guides ont signalé que les baleines à bosse étaient proches. Un souffle, puis deux... le suspense était à son comble. Et là, juste sous nos yeux, elles ont surgit, avant de replonger dans les profondeurs du fleuve. Ce moment, suspendu dans le temps, fut sans doute l'un des plus beaux de mon voyage.
Il était ensuite temps de prendre la route vers le Saguenay. Pour y arriver, il faut traverser une vaste forêt. Les routes au Canada ne sont pas éclairées, ce qui rend la conduite dans l’obscurité un peu angoissante, surtout quand on croise peu de voitures. Autant dire que je n'avais pas envie de tomber en panne en plein milieu de nulle part ! Je roulais prudemment, les phares éclairant à peine la route déserte. Dans la lumière des phares, j’ai aperçu de longues pattes. Je n’ai eu que le temps de freiner brusquement, et là, juste devant moi, un bébé élan (qui, soyons honnêtes, était déjà bien grand) et sa mère sont apparus. Une belle frayeur, mais quelle chance de les avoir vus de si près !